Un début à tout : comment nouer son obi ?

Comment nouer la ceinture (obi) de son keikogi

Comment nouer la ceinture (obi) de son keikogi

Avec en prime un petit conte extrait du "Journal d'un débutant" Saison 2 - 33e épisode Téléchargeable en suivant ce lien : https://www.marcqaikido.com/category/le-journal-dun-debutant/

Le long serpent blanc aux yeux rouges

 Un long serpent blanc aux yeux rouges nageait sur les eaux calmes d’une fontaine sacrée, ses anneaux se déroulant si vite, à certains moments, que, trompant l’observateur le plus attentif, son corps semblait glisser vers l’arrière, alors même qu’il avançait, têtu et silencieux, vers une princesse qui se baignait.

 La princesse, toute à ses ablutions, ne le voyait pas venir. Soulevant les pans de son kimono fleuri, elle goûtait, les pieds dans l’eau, la fraîcheur du soir, et les eaux sombres renvoyaient l’écho de ses soupirs. Le parfum des fleurs conjugué au calme du soir tressait une natte de bonheur où son esprit reposait et sa joie exultait. Les ondes sombres glougloutaient autour d’elle, quand elle entendit au loin venir à elle son bien-aimé. Elle referma précipitamment les pans de sa robe et chercha partout la ceinture qui eût maintenu sa tenue, mais l’écharpe de soie s’était en allée avec le courant. Elle n’eut plus d’autre solution que de se plonger jusqu’aux hanches dans les flots, quand elle vit avec effroi le serpent la fixer de ses yeux vrilles.

« Ne t’effarouche pas ô Princesse », lui dit le serpent. « Je vois et peux comprendre ton désarroi ! Je vais t’aider à sauver la situation aux yeux de ton bien-aimé. Laisse-moi faire et personne autre que toi ne pourra dénouer la ceinture que je vais faire de mon corps autour de tes reins. »

La princesse tétanisée à la vue du serpent et troublée par l’arrivée de son amant n’eut d’autre choix que de laisser le serpent agir à sa guise et voici comment s’y prit le serpent :

Rassemblant les lés de tissu, il se glissa d’abord autour de la taille de la Princesse en en faisant deux fois le tour si bien que son corps souple, après un tour complet, croisa devant le ventre de la Princesse et chacune de ses extrémités se tendit de droite et de gauche, la tête du serpent pointant vers la gauche de la princesse.

Le serpent glissant sa tête par l’intérieur la dressa sous cette ceinture improvisée, passant ainsi sous les deux tours, pour revenir par dessus puis vers la droite et la ranger parallèlement à la droite de l’autre extrémité.

Le serpent rapporta alors cette dernière par-dessus, la glissant sous les deux tours pour revenir par devant se loger dans la boucle formée par l’extrémité de la tête et ainsi pointer vers la gauche.

Il n’était plus que de serrer. Ce que le serpent fit de bonne grâce, permettant ainsi à la Princesse de se redresser et d’arborer la ceinture la plus jolie du temps, ornée de deux rubis sertis dans la porcelaine blanche d’une ceinture à anneaux articulés. Il tint parole car nulle autre que la Princesse ne put desserrer et dénouer ce nœud. On dit même— mais cela reste à confirmer— que l’amant en fut un peu contrarié.

Le serpent blanc aux yeux rouges venait d’inventer le double nœud plat avec lequel on serre la ceinture du keikogi.

Un conte un peu fleur bleue, je le concède, mais il possède une vertu : il aide à se souvenir… comme un nœud à son mouchoir.

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