Autodéfense : un rééquilibrage du système du genre

[extrait de l'émission de France Culture : "Les pieds sur terre" du 11/09/2020]

En France, huit femmes sur dix ont déjà été confrontées à une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou les transports en commun. Naïma, Claire ou Marion ont décidé de ne pas accepter la violence verbale ou physique en suivant des cours d'auto-défense.

Au cours de leur vie, huit Françaises sur dix (81%) ont déjà été confrontées à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou les transports en commun. Et pour nombre d’entre elles, il ne s’agit pas d’une expérience lointaine qui remontrait à des années : une femme sur quatre (26%) y a été confrontée au cours des douze derniers mois. (source : Ifop)

Cela va des regards insistants, aux sifflements salaces, aux insultes verbales ou visuelles, en passant par des pressions ou menaces psychologies, et cela peut aller jusqu'à l'exhibitionnisme, à l'agression physique et au viol. Une femme sur trois a déjà été victime d’insultes verbales ou visuelles à caractère sexuel, 8% d'entre elles ont vécu cela au cours des douze derniers mois. Les signalements de viols et d'agressions sexuelles sont en très grande majorité rapportés par des femmes et sont en très forte augmentation depuis le début de l'année 2020. Pour elles, les violences dans la rue, dans les transports en commun et sur leur lieu de travail, s'ajoutent aux violences conjugales ou subies dans la famille dès l'enfance, l'adolescence. 

Depuis le confinement en mars 2020, les chiffres sont alarmants : les signalements pour faits de violence familiale et conjugale ont augmenté de 32% hors Paris, et de 36% à Paris, et ce durant la première semaine de confinement. L'insécurité chez les femmes a dramatiquement été renforcé pendant le confinement avec des rues désertées et aucune enseigne ouverte pour se réfugier. Il y avait moins de victimes potentielles dans les rues, moins de témoins et les groupes d'hommes étaient bien souvent plus prompts à braver les interdictions de sortir. 

Je ne veux pas être une proie sur pattes dans la rue. Je ne suis pas une victime avec un panneau. Je veux que les gens mal intentionnés trouvent du répondant. 

  • Reportage : Stéphanie Thomas 
  • Réalisation : Alexandra Malka, Vincent Abouchar (et François Caunac)

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