Ho en villégiature en Corse (carte postale)

On ne le sait pas assez mais la Corse regorge de paysages féériques à l’usage exclusif des promeneurs. C’en est au point que sa réputation de paradis du randonneur est tout à fait fondée. On ne le sait pas assez et c’est pourquoi je le répète à l’envi. Il est toujours bon de fixer à nouveau les choses dans les esprits avant d’aborder un sujet aussi sérieux qu’une carte postale de vacances à destination des amis de tatami. Car après tout, tout le monde n’a pas la chance de connaître l’Île de Beauté. C’est mon cas par exemple, je n’y ai jamais mis les pieds, je sais donc de quoi je parle.

La maison ne reculant devant aucun sacrifice, je ne citerai qu’un exemple, le dernier en date étant la randonnée du Col de Verde vers les Pozzi à laquelle Ho s’est livré corps et âme. Tant il est vrai qu’il ne peut rien faire à moitié.

site des POzzi - corse

Col de Verde - I Pozzi Durée:
5h00 aller-retour, Niveau : moyen
Depuis le village de Ghisoni, suivre la D69 vers le sud jusqu'au col de verde (1289m). Suivre le tracé du GR20 qui part vers l'ouest depuis le refuge de Verde en suivant une piste d'exploitation forestière jusqu'au col de la Flasca (Bocca à Flasca - 1430m). Le sentier poursuit vers l'ouest jusqu'à la rivière de Marmanu, que l'on franchit par une passerelle, puis entame une montée rocailleuse en lacets en direction du nord.
On débouche après environ 1h30 de marche depuis le col de Verde sur le plateau de Ghjalgone (panneaux) à l'altitude 1591m. Il faut alors abandonner le tracé du GR20 (qui continue vers le nord-est) pour prendre un sentier qui part vers l'ouest et traverse une forêt de hêtres. Il vous mène en environ une heure aux bergeries des Pozzi (1746m), et peu après, à la première zone de pozzi à l'altitude 1780m. En continuant, vous trouverez deux autres zones à respectivement 1815m et 1840m d'altitude.
Les pozzi sont une curiosité naturelle corse : des pelouses très vertes morcelées de trous d'eau. C'est sur ce plateau marécageux que le Fiu

On sait tout cela donc. Ce que l’on sait moins, — et c’est là que l’affaire se (non je ne la ferai pas) —, c’est que par canicule et à une certaine hauteur, les dits paysages se parent d’étrangeté. Pis ! Ils amènent parfois le joyeux campeur au bord de délires sublimes que la quête des sommets engendre.

Site des Pozzi - Corse

Ainsi, lorsque Patrice, après avoir bu quelques rosés bien frappés, a commencé l’ascension du site des Pozzi au départ du Col de Verde,  il ne s’imaginait pas se découvrir au milieu d’un parterre de miroirs scintillants nichés au creux de prairies sauvages.

ho_en_corse copie

Mais, que voulez-vous, un aïkidoka reste un aïkidoka, même accroché au flanc d’un à-pic,  et bien que loin des tatamis notre ami ne put résister aux pulsions que le spectacle de cette nature édenique devait lui inspirer. Prenant à partie son collègue d’excursion, il n’hésita pas à se livrer à un pas de deux de derrière les fagots, une empoignade mémorable dont il nous régale habituellement au dojo les soirs de pleine lune et dont il garde jalousement le secret par devers lui.

La Corse est depuis réputée zone sinistrée. Le Corse et sa Corsette feront bien de se terrer au plus sombre de leur maison de pierres sèches. Il paraît qu’il rôde dans les montagnes et les forêts de châtaigniers un être abominable mi-homme mi-ours, qui s’en prend aux colporteurs de batiste ou à toute jeune fille s’aventurant avec un pot à lait sur la tête.

Mais il faut dire aussi que le Corse et la Corsette y sont habitués car il paraît que ce phénomène est cyclique, qu’il ne dure qu’une quinzaine de jours en juillet. À peu de choses près pendant le temps que Ho passe en Corse chaque année. Les années fastes.

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