Le monde a soif…d’Aïkido mais l’ignore encore !

On connaît la fable, elle est du grand Ésope : « La corneille ayant soif trouve par hasard une cruche où il y avait un peu d’eau ; mais comme la cruche est trop profonde, elle n’y pouvait atteindre pour s’y désaltérer… ». L’oiseau y jette alors des petits cailloux, fait monter le niveau d’eau et boit « Tout à son aise »…

Or le monde comme la corneille a soif et Pascale Santi l’a bien senti, elle qui, journaliste au Monde, nous en fait part à travers sa rubrique hebdomadaire « Dix mille pas et plus » que l’on trouve dans l’encart Sciences et Médecine. Elle y évoque dûment documentées des expérimentations passionnantes qu’elle égrenne comme autant de ces petits cailloux de la fable qui, tôt ou tard, finiront bien par abreuver l’univers tout entier.

Lisez plutôt ces quelques courtes citations,et jugez si l’on ne pourrait pas en dire autant de l’Aïkido :

4 octobre : Les neurones se musclent aussi

« Ah ! Cette sensation délicieuse de bien-être et de détente totale après un jogging matinal, une  séance de marche rapide ou de natation. » Bénéfices immédiats sur le cerveau de l’exercice physique « dûs à la libération de neurotransmetteurs (endorphines, dopamine,…) mais c’est sans doute sur le long terme que les effets cérébraux du sport se révèlent les plus puissants ».

11 octobre : Du karaté pour mater le cancer

Ici, c’est une expérimentation signée Thierry Bouillet, oncologue au CHU de Bobigny, commencée en 1998 : trois patientes touchées par le cancer se plaignent de fatigues que rien ne permet de soulager. Un peu désespéré, le praticien leur propose des cours de karaté… « Rapidement elles retrouvent le sourire, sont moins fatiguées, se maquillent à nouveau .». L’intuition était bonne. Depuis 2004, on dispose des données scientifiques très claires sur le sujet : « Une activité physique régulière et soutenue diminue le risque de rechute de 50% sur des cancers du sein, de la prostate et du colon. Et l’article de développer le pourquoi du comment.

8 novembre : l’activité physique, le meilleur des anti-dépresseurs

Là, c’est une étude menée par l’équipe de chercheurs australiens du Black Dog Institute par enquête auprès de près de 40 000 personnes sur une durée de 11 ans. Sautons aux conclusions : « Les résultats ont montré que les personnes qui ne faisaient aucun exercice physique au début de l’enquête présentaient 44% plus de risque de développer une dépression que celles qui faisaient une activité physique d’une à deux heures par semaine. (..) Le risque de faire une dépression diminue de 12% –durant l’enquête, donc sur onze ans– chez les participants ayant effectué ne serait-ce qu’une heure d’activité physique chaque semaine. »

Et puis, clin d’œil à certain membre d’honneur de notre club qui, après une carrière bien remplie d’enseignant d’aïkido et avoir formé plusieurs cohortes d’aïkidoka, a troqué son 4e Dan d’aïkido pour celui de tango et l’enseigne aujourd’hui au diable vauvert :

27 septembre : Un tango pour ne pas tout oublier

Le cadre : Abbaye de La Prée (Indre), 2013. Des patients souffrant de la maladie d’Alzeimer. Au centre de jour des ateliers danse y sont organisés durant l’été. Les personnes se métamorphosent, sourient, reprennent goût à la vie après avoir esquissé quelques pas avec Carolina Udoviko, professeure et elle-même danseuse de tango qui dirige les ateliers. Depuis une étude de l’Inserm est en cours pour démontrer, « si l’hypothèse se révèle juste, (…) les capacités d’apprentissage de ces malades âgés lorsqu’ils bénéficient pendant trois mois – à raison d’une séance par semaine – d’un atelier tango. ». Rendez-vous en 2018 !

Tango-aïkido, même combat n’est-il pas ? Ce n’est certes pas notre membre d’honneur qui nous contredirait !

Or Mme Santi nous apprend également que :

18 octobre : Le sport sur ordonnance, chantier en cours

Où l’on apprend que les bienfaits du sport n’étant plus à prouver, « depuis le 1er mars (2017), un décret permet aux médecins de prescrire sport et autres activités physiques au plus de 10 millions de Français souffrant d’une affection de longue durée (ALD) ». Et d’ajouter « Cette officialisation du sport sur ordonnance fait émerger une nouvelle filière de soins » qui est en chantier parce qu’elle nécessite encore d’être encadrée…

Pour conclure, il ne nous reste plus qu’à proposer aux médecins de notre entourage de prescrire la pratique de l’aïkido sans modération et à Mme Santi d’ajouter l’aïkido à ses passionnants articles pour y jeter ainsi le caillou définitif qui permettra d’abreuver le monde !

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