De la communication non violente (Guillaume Brabant)

À la demande générale et collective, que dis-je à l'unanimité de Dominique A., je joins l'acte à la parole et rédige une bafouille pour le site internet. Qu'il m'excuse d'avance de mon style fort classique, Dominique tu es pour nous une lumière rédactionnelle. Et, tout en actant, je reviens à la parole puisque je souhaitais vous entretenir d'une extension de l'Aïkido : la communication non violente.L'Aïkido est une réponse à une situation de conflit : elle annule la violence du rapport et cherche à ne pas détruire, d'abord en évitant, par une attitude appropriée, la situation de conflit ouvert, puis par une résolution de conflit qui cherche à préserver l'intégrité des deux protagonistes.

Nous apprenons ainsi une série d'attitudes physiques qui tendent à développer une posture mentale ou intellectuelle, voire une éducation : Benoit Mabire ne dit-il pas souvent que "l'outil forme la main et la main forme l'esprit" (qu'il me pardonne ici si je n'ai su saisir la portée de sa pensée !).

Or, nous passons 80% de notre temps à résoudre des conflits de la vie courante par la parole (sauf si nous sommes catcheur ou CPE !).
Qu'en est-il donc de notre entraînement ? autrement plus fonctionnel ? de la gestion de conflit par la parole ? et si possible dans l'état d'esprit de respect mutuel ?

Curieux de la nature humaine (comme nombre d’aïkidokas), je lis pour affiner ma connaissance de l'autre et apprendre comment vivre en bonne intelligence avec lui, et j'ai découvert une forme d'Aïkido oral : la communication non violente ou « CNV ». Elle rassemble un grand nombre de techniques de communication interpersonnelle et est utilisée chaque jour autour de nous. Elle pacifie nos relations avec les autres.

Si le principe en est simple, son application reste difficile (un peu comme les principes d'irimi ou de spirales) et nécessite beaucoup d'entraînement.

Voici la méthode de la « CNV » : il suffit de décrire les faits objectifs (les juristes s'y retrouveront) puis ses sentiments personnels et ses besoins et enfin de formuler une demande réaliste, positive et négociable.

Pour illustrer mon propos et parce que la saison s'y prête ? je viens de vivre un remake des Bronzés font du ski ? j'irai piocher des illustrations dans ce vivier. Pour le plaisir du jeu, je vous laisse choisir la réponse appropiée :

Exemple A - "Tu laisses toujours tout traîner !"
Note de l'auteur : évidemment, à 6 dans 30m², c'est l'exemple type de la déclaration de guerre.
Réponse : "Ta G..., gros c…".
Note de l'auteur: j'ai pas dit que ça marchait tout le temps !
Contre-réponse: "Tu fais ch..."
Note de l'auteur : ben oui, ça fonctionne dans les deux sens !

Une version pacifiée bien que plus longue pourrait être:
Exemple B - "Ma chérie, je t'adore et tu le sais, mais il y a ces 4 paires de chaussures sur le plan de travail et ta veste sur la table. Ça me rend triste parce que j'ai le sentiment d'être pris pour un valet de pied qui ne serait bon qu'à ramasser. Est-ce que tu crois que c'est montrer le respect, ce respect auquel toute personne peut prétendre, que de procéder ainsi ? Acceptes-tu de remettre à leur place ces objets ?"
Réponse: "Je suis crevé(e), je le ferai tout à l'heure."
Contre-réponse: "D'accord pour que tu ranges tout à l'heure mais j'ai besoin d'être rassuré sur le fait que tu le feras plus tard aujourd'hui. C'est pourquoi je voudrais que tu me dises à quelle heure ce sera fait".
Réponse à la contre-réponse : "Ok, dans une heure c'est rangé!"

Note de l'auteur : Certains reconnaîtront ici la notion de "soumission librement consentie" du Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens, essai de psychologie sociale de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois paru en 1987.

Cette brève illustration ne saurait faire le tour de ce type de communication mais simplement vous en révéler l'existence. Vous pourriez même découvrir que l'analogie avec l'Aïkido va plus loin encore dans la philosophie des deux disciplines. Leur objectif n'est-il pas d'améliorer la qualité de la relation avec l'autre et avec soi-même en restant parfaitement centré sur soi ?
Mais l'Aïkido dans tout cela ? Alors lisez les propos de cet auteur, Thomas D'Ansembourg(1), dans son dernier livre : « Tout dans l'univers circule et se rencontre. C'est le mouvement créateur. ». Des propos que Me Ueshiba n'aurait peut-être pas reniés !
________________________________
(1) Né en 1957, Thomas d’Ansembourg a été avocat et conseiller juridique. Parallèlement, il s’est engagé pendant près de 10 ans comme responsable-animateur d’une association qui s’occupe de jeunes en difficulté. C’est en écoutant ces jeunes qu’il a pu se rendre compte que la plupart de leurs comportements souvent considérés comme déviants représentent l’expression tragique de besoins fondamentaux (identité, tendresse, reconnaissance…) qui n’ont pas trouvé d’autre mode pour se dire.
Extrait du site Internet officiel  : http://www.thomasdansembourg.com/fr/index.html

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire